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    En l'an de grâce 1981, ce même jour à 3h21 par une nuit caniculaire naissait un petit être vivant. Du haut de ses 53 cm , il était loin d'imaginer tout ce qu'il devrait affronter, lui qui n'avait rien demandé à personne. Il s'avère que ce petit être en devenir était une petite fille qu'on avait prénommé Elodie.

    Après avoir côtoyer de près les cris et la peur, elle vit partir son géniteur. Elle attendait sa mère pour se faire border jusque tard dans la nuit. Ses songes étaient peuplés de monstres et ses jours de solitude, de mondes fantastiques et d'amis imaginaires. Après avoir connu l'amour et la tendresse, elle vit mourir son père, ses grand-pères, son oncle et son innocence avec.

    Elle avait tout juste 9 ans et rêvait de partir loin, si loin qu'on ne la retrouverait jamais.

    Après avoir assister à la chute de la madone, elle appris à connaître ses facettes les plus perverses. La victime se transforma alors en bourreau en dégainant ses armes les plus affutées contre celui qui tentait de l'approcher.

    Elle avait tout juste 11 ans quand elle assistait en toute impuissance à la mort lente de celle qui lui avait donné la vie. Elle rêvait du bout du monde pour déserter le sien qui l'asphyxiait.

    Mais ce n'était rien à côté de ce qui l'attendait : la rencontre avec Le bourreau, celui qui d'un geste à renverser le peu de stabilité qui subsistait. Celui a pulvérisé sa féminité, celui qui a amené la terreur jusqu'aux tréfonds de son lit, celui qui a asservi la madone et fait que plus personne ne la croyait...

    Elle avait tout juste 12 ans quand elle rêvait de voir leurs vicaires s'évider sous les assauts de coups de couteaux qu'elle auraient aimé leur porter.

    Après avoir construit sa carapace pour essuyer les attaques répétées de ses bourreaux, elle décida de fermer son cœur jusqu'à nouvel ordre et de continuer son bonhomme de chemin comme si de rien n'était. Elle se contentait de pleurer en silence dans le noir en rajoutant une couche à sa carapace à chaque nouvelle difficulté.

    Elle avait tout juste 15 ans quand le psychopathe vint la trouver. En une seule nuit, il lui bafoua son intimité, sa dignité et le peu d'amour propre qui lui restait. Elle verrouilla son cœur et se promit de ne plus jamais accorder sa confiance. Elle rêvait de mourir et de ne jamais revenir. Malgré tout, une lueur d'espoir l'animait...

    Après maintes péripéties et bien que ses rêves ne se soient jamais réalisés, elle survécu. Elle s'appelait toujours Elodie et voguait portant son armure parée à toute épreuve. Elle flirta avec l'insouciance, les paradis artificiels et les plaisirs fugaces.

    Par 3 fois, elle réussi à ouvrir son cœur dans la plus grande des douleurs. Elle les aimait plus qu'elle et déposa les armes jusqu'à ce qu'elle comprenne qu'elle faisait fausse route. Par 3 fois, elle dû renoncer et remettre les morceaux qui restaient de son cœur à l'abri sous sa carapace.

    Dans ces valses de pleurs et de souffrances, elle rencontra des êtres de lumières qui ont ravivé sa lueur d'espoir quand elle fantasmait la fin de son existence. Ils traversèrent sa vie parfois le temps d'une phrase ou d'un sourire mais ils l'ont porté vers le meilleur. Quand elle n'y croyait plus, ils y croyaient pour elle. Certains ne sont plus, d'autres sont partis. Elle en a fuit une partie mais certains sont toujours présents et d'autres sont à venir.

    Par cette magnifique nuit d'été, j'observe le ciel, les étoiles et en réalisant que cette vie est la mienne. Voilà 29 ans que je traine cette carcasse avec ou sans sa carapace. 29 ans et je suis toujours là...

    J'ai tout juste 29 ans et je souhaite simplement être heureuse jusqu'à la fin de ma vie.

    En regardant les étoiles filantes, je pense à tous ceux qui me manquent, ceux que je ne verrais plus et ceux que je reverrais bientôt. En cet instant précis, je n'ai qu'une chose à dire :

    "Chère mère, tu m'as fait mal mais merci de m'avoir donné la vie,
    Merci ma sœur d'avoir comblé les défaillances de notre mère,
    Merci mon père de m'avoir élevé dans l'amour et les éclats de rire,
    Merci mon frère de m'avoir toujours protégé de près ou de loin,
    Merci mes amours et mes amis de m'apprécier telle que je suis."

    Elodie

     


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    Tu es le blanc, je suis le Noir.
    Tu dilues mon obscurité,
    Me procures la sérénité.
    La lumière aveuglante de l'espoir.

    Tu es le Jour, je suis la Nuit.
    Blottie dans ta chaleur,
    J'oublie toutes mes peurs.
    Mes étoiles scintillent sans bruit.

    Tu es le Yang. je suis le Yin.
    Deux entités antagonistes
    Que la magie de l'alchimiste
    Transforme en fusion divine.

    Je suis la Lune, tu es le Soleil.
    Tu irradies mon cœur,
    M'insuffles le bonheur.
    Sur Terre, il n'y a pas ton pareil.

    J'observe le ciel s'éclaircir.
    Je regarde l'aube pointer
    Souhaitant l'éclipse arriver
    Sans quoi je ne pourrais dormir.

    Même dans les tréfonds de l'Univers,
    Que ce soit au Paradis ou en Enfer,
    Aucun mot n'est assez beau
    Pour te dire «Ti amo»...

     

     


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  • Bercée par les derniers assauts d'une ivresse partagée
    Où chaque geste, chaque mot sont teintés d'éternité,
    Sous mes pieds je sens pourtant la terre vaciller...

    ...rien qu'à l'idée de penser que...

    Le glas du voyage va bientôt sonner
    Et plus aucun rire n'aura envie d'éclater.

    ...je sens...

    Une boule dans la gorge,
    Une nouvelle peine qui me forge.

    Je vis toutes les facettes de l'intensité.
    D'abord l'accomplissement du tout
    Puis la violence d'une douleur effrénée.
    Dans cette valse d'émotions floues...

    ...j'entends...

    - «Mon cœur, mon étoile où es-tu passé ?» 
    (…)
    - «Ne vois-tu pas sa silhouette s'éloigner ?»
    (...)
    «- «Aurais-tu oublié à quoi tu es condamnée ?»

    ...Je me souviens alors que...

    Lâchée dans le néant le plus total,
    La vie toujours reprend ce qu'elle m'a donné.
    Je peux apprivoiser le cristal,
    Mais je vivrais toujours le cœur arraché.

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  • Au delà des rimes


    Il était une fois un petit oiseau mystique que l'on prénommait Pins'h'rondelle.

     

    Alors qu'elle n'était qu'un oisillon sans défense, un gros cafard lui avait écrasé l'aile avec acharnement. Elle l'avait replié et continuait à grandir dans une douleur lancinante qui la caractérisait.

     

    Tant bien que mal elle virevoltait et explorait le monde avec une aile repliée sur son flanc. Elle avait élue domicile dans le creux d'un cerisier et passait le plus clair de son temps à observer la forêt.

     

    Jusqu'au jour où un Papillon Hallucinogène vint se poser sur une branche tout près de sa niche. Il fixa son aile repliée et lui dit :

    • « Petite Pins'h'rondelle, pourquoi gardes-tu ton aile ainsi fermée ? » Pins'h'rondelle lui repondit :

    • « J'ai mal, si mal... Mon aile est brisée, plus jamais je ne pourrais véritablement voler. »

     

    Le Papillon prit le temps de la réflexion et rétorqua :

    • « Penses-tu que la Mère Forêt t'a épargné pour ne plus jamais te voir voler ? Elle ne laisse rien au hasard et n'oublie jamais comment elle t'a nommé.

      Tu es Pins'h'rondelle car on te dit gai comme un pinson. Tu es Pins'h'rondelle car l'hirondelle fait le printemps. Tu es le symbole de la légèreté et de la liberté. Ton aile est blessée mais l'amour de l'Univers saura la réparer. Laisse donc ce cafard se nourrir de nos déchets et tend vers le ciel étoilé. Déploie ton aile et vole ! Vole Pins'h'rondelle ! »

     

    Alors Pins'h'rondelle ouvra son aile. D'abord avec grande difficulté puis avec de plus en plus de dextérité. Elle s'emplit de confiance et se sentait enfin prête à prendre son envol. Elle sautilla jusqu'au bord de son creux de cerisier en croisant le regard enthousiaste du Papillon Hallucinogène. D'un battement d'aile, il lui fit comprendre qu'il était grand temps que la petite Pinsh'rondelle reprenne sa liberté.

     

    D'un bond, elle s'élança vers l'horizon profitant d'un coup de vent pour s'envoler. Un instant elle approcha le sol dangereusement mais l'amour de l'Univers la porta jusqu'aux sommets et elle se fondit parmi les étoiles au milieu de cette nuit d'été.

     

    Fin.



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  • Danse nocturne de l'isolement.
    Disséquant les entrailles,
    Scrutant la muraille,
    Chassant le moindre tourment.

    Femme qui es-tu ?
    Où est passée l'enfant sauvage ?
    Qu'est devenue l'adolescente perdue ?

    « Elles sont couchées dans un tiroir,
    Profond souvenir puisé dans ta mémoire.
    Tu es le blanc, elles sont le noir... »

    Négocie tes virages,
    Evite les obstacles,
    Affronte les débâcles,
    Chevauche au mieux ton nuage.

    Tourment rime avec jugement,
    Oublie la bienséance et la morale.
    Arrache cet inutile pansement
    Qui t'éloigne de la Spirale.

    La larve se transformera alors en papillon,
    Tu mettras un doigt dans l'engrenage
    Et pourras pénétrer ce fulgurant tourbillon.
    L'apprentissage de la vie n'a pas d'âge...


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