Quand ton seul ami c'est ce froid brulant, celui qui te glace les entrailles et te crève la peau, tu attends ton heure avec impatience. Le moindre réchauffement n'est que douce illusion temporaire, uniquement pour le froid soit encore plus mordant dès son retour.

 

L'espoir fait vivre mais c'est également l'enfer. Celui qui fait que tu te raccroches désespérément à la vie. Celui qui fait qu'avec obstination, tu nages en eaux troubles au milieu des immondices cherchant la rive du regard sans jamais l'apercevoir. Parfois, tu tombes sur un bois flottant et tu voudrais tellement atteindre cette rive que tu te méprends et embarque sur ce navire de fortune. Mais tôt ou tard, tu finis par te rendre compte qu'il est creux et sans consistances, qu'il ne t'emmènera jamais sur l'autre rive puisque tu finis toujours par tourner en rond.

 

Tu replonges alors au fond des abysses pour renouer avec le supplice et ce de manière plus douloureuse et violente à chaque fois. Mais ta bêtise te pousse encore et toujours à te raccrocher au moindre ersatz de souffle de vie. Certains qualifierait cela de courage, d'autres de lâcheté. Qui a raison ? Les premiers diraient qu'il faut toujours croire quoiqu'il en coûte. Les seconds diraient que la facilité consiste à croire justement plutôt que de prendre la décision qui s'impose. Je ne sais pas quel côté me positionner et le pire est de rester dans cet état de profonde incertitude.

 

Alors je tend l'oreille à la recherche d'un indice, j'écoute le murmure du temps mais n'entends que le bruit du vent...

 

05/03/10